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Les génocides des Arméniens, des Juifs et des Tsiganes

  • didiercariou
  • 29 août 2023
  • 49 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 mai





Par Didier Cariou, maître de conférence HDR en didactique de l’histoire à l’Université de Bretagne occidentale


Références bibliographiques :

BENSOUSSAN Georges (1996). Histoire de la Shoah. PUF, Que sais-je ?

BRUTMANN Tal (2025). Auschwitz. Nouvelle édition. La Découverte.

CHAPOUTOT Johann (2012). Le nazisme. Une idéologie en actes. Documentation photographique n°8085.

DUCLERT, Vincent (2019). Les génocides. Documentation photographique n°8127. CNRS Editions.


Mots-clés :

Génocide, Crime contre l’humanité

Génocide des Arméniens, Talaat Pacha, Ordres d’extermination, Marches de la mort

Génocide des Juifs, Holocauste, Shoah, Lois de Nuremberg, Aryanisation, Étoile jaune, Nuit de cristal, Ghettos, Conseils juifs, Einzastgruppen, Shoah par balles, Babi-Yar, Aktion T4, Heydrich, Eichmann, Conférence de Wannsee, Centres de mise à mort, Sonderkommando, Auschwitz, Sélection, Marches de la mort, 27 janvier, Révolte du ghetto de Varsovie, Procès de Nuremberg.

Génocide des Tsiganes, Camps d’internement des Tsiganes, Tsiganes purs, Tsiganes métissés, Loi contre le danger Tsigane, Stérilisation forcée, Ghettos, Camp Tsigane d’Auschwitz, Nuit des Gitans, 2 août, Reconnaissance du génocide des Tsiganes.


Introduction

Il convient de distinguer pour commencer les crimes contre l'humanité du crime de génocide. De nombreuses personnes considèrent que le crime de génocide est la forme la pire des crimes contre l'humanité. Il n'en est rien. Dans son ouvrage remarquable et passionnant, Retour à Lemberg, Philippe Sands explique, à travers les biographies croisées de Raphael Lemkin et de Hersch Lauterpacht, la différence entre ces deux catégories juridiques. Ces deux hommes, Juifs polonais qui vécurent leurs jeunes années à Lemberg (ainsi nommée en allemand, Lwow en polonais, aujourd'hui Lviv en Ukraine) avant d'émigrer, furent de brillants juristes dont les familles restées à Lwow disparurent au cours de la Shoah. Ils leur fallait désigner juridiquement ce qui était arrivé à leurs familles.

Lauterpacht, professeur de droit à Cambridge, fut à l'origine de la catégorie juridique de crime contre l'humanité. Ce crime consiste à ne pas respecter les droits humains attachés à chaque individu. Lauterpacht voulait ainsi défendre sur le plan juridique les droits individuels de chaque être humain et s'assurer que leur Etat ne pouvait pas les maltraiter. Il s'agissait donc de garantir la protection de chaque individu, indépendamment de son appartenance à un groupe ethnique, religieux, culturel, etc. Ce type de crime fut retenu pour juger les 21 dignitaires nazis lors du procès de Nuremberg. La logique individuelle qui sous-tend cette approche contribua à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de l'ONU en 1948.

Lemkin, professeur de droit à Yale, fut à l'origine de la catégorie juridique du crime de génocide. Il se focalisait non pas sur l'individu mais sur le groupe. Il pensait que les personnes étaient victimes d'exactions en tant que membres d'un groupe. Durant les années 1930, il s'était intéressé au massacre des Arméniens par les Turcs. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il orienta sa réflexion sur la construction d'une catégorie juridique pour désigner l’extermination des Juifs qui se déroulait alors en Europe. Lemkin définit alors le crime de génocide comme le massacre systématique d'un grand nombre de personne avec l'intention de détruire le groupe auquel elles appartiennent. L'intentionnalité est ici essentielle : il faut prouver l'intention délibérée de détruire, totalement ou en partie, un groupe humain. Certains massacres de masses peuvent ne pas constituer des génocides s’ils ne résultent pas d’une intention délibérée de détruire un groupe humain et dont on aurait gardé la trace sous la forme d’un enregistrement ou d’un écrit. Ajoutons qu'il s'agit d'une catégorie juridique. Donc, seuls les juges d'une cour internationale de justice ou les députés d'une assemblée législative peuvent déclarer que tel massacre de masse est un génocide.

La notion de crime de génocide fut finalement adoptée par l'ONU en 1948. Elle est ainsi définie par la "Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide" (réunie à Paris, 9 décembre 1948) :


« Le génocide s’entend de l’un quelconque des actes ci-après, commis dans l’intention de détruire, ou tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux comme tel : a) meurtre de membres du groupe ; b) atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe ; c) soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle ; d) mesure visant à entraver les naissances au sein du groupe ; e) transfert forcé d’enfant du groupe à un autre groupe ».


Dans le cadre du programme du cycle 3, trois génocides doivent être cités : le génocide des Arméniens, durant la Première Guerre mondiale, le génocide des juifs et le génocides des Tsiganes durant la Seconde Guerre mondiale. Entre ces génocides, visant des populations considérées par leurs bourreaux à la fois comme marginales et comme dangereuses, il existe des filiations, des points communs mais également des différences. Pour comprendre le déroulement et le fonctionnement de ce type de crime, nous avons regroupé dans ce chapitre l’histoire des trois génocides. Il sera nécessaire de consulter le post sur la France dans la Deuxième Guerre mondiale pour ce qui concerne la spécificité de la persécution des juifs et des Tziganes en France.


1. Le génocide des Arméniens

1.1. Les préludes au génocide des Arméniens

La Première Guerre mondiale provoqua une élévation considérable du niveau de la violence contre les combattants et contre les populations civiles. Le pire fut sans doute atteint dans l’Empire ottoman avec le génocide des Arméniens.

Les Arméniens constituaient la minorité chrétienne la plus importante de la moitié Est de l'Anatolie, à proximité de la Perse et de la Russie. Les nationalistes turcs (nommés les « Jeunes-Turc » par les Européens) au pouvoir dans l'Empire ottoman à partir de 1908, développèrent un discours nationaliste, hostile à toutes les minorités non-turques de l’Empire. Ils appelaient de leur vœux la constitution d’une nation turque « ethniquement » homogène(c'est-à-dire turque et musulmane). En 1894-1895, 250 000 personnes arméniennes, qui étaient chrétiennes et parlaient une autre langue que le turc, furent massacrées. Les massacres reprirent en 1909. Les Arméniens furent ensuite, contre toute logique (ils vivaient à l’Est de la Turquie), rendus responsables de la perte des territoires européens lors des guerres balkaniques de 1912-1913. L'engagement de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne, le 1er novembre 1914, donna l'occasion au mouvement Jeune-Turc de se débarrasser de cet « ennemi intérieur ». Les populations non-turques, kurdes, arabes, syro-chaldéennes mais surtout arméniennes, devaient être chassées d'Anatolie ou massacrées.

1.2. L’organisation du génocide

2. Le génocide des juifs

2.1. Remarques introductives

Entre 1940 et 1945, près de 5,5 millions de juifs furent assassinés dans l’Europe occupée par les nazis.

Nous abordons ici l’historique de cette tragédie sur une large échelle temporelle (de 1933 à 1945) et géographique (toute l’Europe), dans laquelle s’insère l’histoire de la persécution des Juifs en France que nous n'abordons pas ici (voir le post sur la France dans la Deuxième Guerre mondiale).

En ce qui concerne l’extermination des juifs, le terme « génocide » s’applique évidemment, mais il ne rend pas compte de la spécificité et de l’ampleur du génocide des juifs. Jusque dans les années 1970, on ne savait pas vraiment comment nommer ce fait historique difficilement concevable. On a longtemps parlé de « solution finale », en employant l’expression des bourreaux eux-mêmes, ce qui n’est donc pas satisfaisant. Dans le monde anglophone et germanophone, l’expression « holocauste » est la plus utilisée encore aujourd’hui. Mais elle pose problème car elle signifie en grec le « feu sacrificiel », ce que ne fut pas vraiment le feu des fours crématoires. En France, en Israël et dans quelques autres pays, le mot « Shoah » l’a emporté en reprenant le titre du film de Claude Lanzmann de 1985, qui signifie « la catastrophe ». Mais il semble maintenant que nous revenons plutôt vers le terme de génocide ou d’extermination des juifs. Ces hésitations sont significatives d'un phénomène tellement monstrueux qu’il est presque impossible de le penser et de le nommer.


Document : Claude Lanzman explique le choix du titre de son film, Shoah 


La question du titre que je donnerais au film se posa à la toute fin de ces douze ans de travail, en avril 1985, quelques semaines avant la première qui eu lieu dans l’immense théâtre de l’Empire, avenue de Wagram, et à laquelle le président de la République, François Mitterrand assista, on le sait. Pendant toutes ces années je n’avais pas eu de titre, remettant toujours à plus tard le moment d’y penser sérieusement. « Holocauste », par sa connotation sacrificielle, était irrecevable. La vérité était qu’il n’y avait pas de nom pour ce que je n’osais même pas alors appeler « l’événement ». Par devers moi et comme en secret, je disais « la Chose ». C’était une façon de nommer l’innommable. Comment y aurait-il pu y avoir un nom pour ce qui était absolument sans précédent dans l’histoire des hommes ? Si j’avais pu ne pas nommer mon film, je l’aurais fait. Le mot « Shoah » se révéla à moi une nuit comme une évidence parce que, n’entendant pas l’hébreu, je n’en comprenais pas le sens, ce qui était encore une façon de ne pas nommer. Mais pour ceux qui parlent l’hébreu, « Shoah » est tout aussi inadéquat. Le terme apparaît dans la Bible à plusieurs reprises. Il signifie « catastrophe », « destruction », « anéantissement », il peut s’agir d’un tremblement de terre, d’un déluge, d’un ouragan. Des rabbins ont arbitrairement décrété après la guerre qu’il désignerait « la Chose ». Pour moi, "Shoah" était un signifiant sans signifié, une profération brève, opaque, un mot impénétrable, infracassable. Quand Georges Cravenne, qui avait pris sur lui l’organisation de la première du film, voulant faire imprimer les bristols d’invitation, me demande quel était son titre, je répondis : « Shoah. - Qu’est-ce que cela veut dire ? - Je ne sais pas, cela veut dire « Shoah ». - Mais il faut traduire, personne ne comprendra. - C’est précisément ce que je veux, que personne ne comprenne ». Je me suis battu pour imposer « Shoah » sans savoir que je procédais ainsi à un acte radical de nomination, puisque presque aussitôt le titre du film est devenu, en de nombreuses langues et pas seulement en hébreu, le nom même de l’événement dans son absolue singularité. Le film a été d’emblée éponyme, on s’est mis partout à dire « la Shoah », ce nom a supplanté « Holocauste », « génocide », « Solution finale », j’en passe. Ils sont tous des noms communs. « Shoah » est maintenant un nom propre, le seul donc, et comme tel intraduisible.


Claude Lanzman, Le lièvre de Patagonie. Mémoires, Paris : Gallimard, NRF, 2009, p. 525-526.


Voir la bande-annonce du film Shoah sur : https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19550979&cfilm=298.html


Durant les années 1970 et 1980, deux approches historiques s’affrontèrent en Allemagne pour expliquer la genèse du génocide. L’approche intentionnaliste faisait remonter l'intention et la volonté d’extermination des Juifs par Hitler à la rédaction de Mein Kampf en 1923. Selon cette perspective téléologique, toutes les mesures d’exclusion des juifs adoptées par les nazis visaient délibérément et dès le départ l’extermination, et elles annonçaient nécessairement Auschwitz. L’approche fonctionnaliste mettait davantage en évidence une succession de contraintes qui auraient finalement conduit au génocide, sans que ce dernier ait été nécessairement planifié dès le départ. Aujourd’hui les historien·nes ont un avis moins tranché : il y avait certes une intention d’exclusion des juifs dès le départ, mais il semblerait que l’extermination n’avait pas été envisagée tout de suite par les nazis. En effet, entre 1933 et 1938, les autorités nazies encouragèrent l’émigration des juifs allemands, du moins de celles et ceux qui en avaient les moyens. C’est un ensemble de facteurs et d’imprévus qui a conduit finalement au génocide. La difficulté est bien entendu d’essayer de rendre compte de la complexité de la genèse du génocide sans tomber dans les simplifications abusives.

Très grossièrement, deux phases peuvent être distinguées dans l’histoire du génocide des juifs. Une phase de recensement et de discriminations puis une phase de déportation et d’extermination.

2.2. La phase de discrimination

2.3. La phase d’extermination

2.4. Le bilan du génocide des juifs

3. Le génocide des Tsiganes dans l’Europe nazie


3.1. La définition nazie des Tsiganes et les premières persécutions

(Il convient de consulter le post sur la France durant la Deuxième Guerre mondiale pour connaître le traitement infligé aux Tsiganes en France).

Un troisième génocide, celui des Tsiganes, est moins connu, et n’a pas été évoqué à Nuremberg. Le traitement dont les Tsiganes furent victimes durant la Seconde Guerre mondiale relève, pour certain·es historien·nes, d’un processus génocidaire mais cette désignation fait encore débat. On nomme parfois ce génocide le Samudaripen ("Tuez-les tous" en romani). Le terme générique « Tsiganes », peu satisfaisant et contesté, est utilisé ici par commodité pour désigner plusieurs groupes de populations ayant en commun de parler le romani. On distingue en effet les "Roms" (Europe de l'Est or du monde germanique), des "Sinti" (Allemagne et France) et des "Gitans" (Espagne et sud de la France). Dans tous les pays d’Europe, les Tsiganes subissaient déjà des discriminations car la construction des États nations au cours du XIXe siècle s’accommodait mal de ces populations considérées (à tort ou à raison) comme nomades et donc difficiles à contrôler.

On estime que, sur un million de Tsiganes vivant en Europe avant la guerre, entre 90 000 et 250 000 (ou 500 000 ?) furent assassinés. Cette évaluation reste provisoire et augmente au fur et à mesure de la découverte d’archives et de fosses communes. En outre, les Tsiganes de Roumanie, de Bulgarie et de Yougoslavie n’étaient pas inscrits à l’état civil, si bien que les statistiques de leurs disparitions resteront toujours sujettes à caution.

Dès l’arrivée d’Hitler au pouvoir, en janvier 1933, les Tsiganes furent victimes des discriminations qui conduisirent finalement au génocide, selon une logique semblable à celle des discriminations visant les juifs, mais avec certaines spécificités. En effet, sans injonctions du pouvoir central, plusieurs grands villes allemandes décidèrent d’elles-mêmes l’ouverture de camps d’internement pour les Tsiganes, dits Zigeunerlager, entre 1933 et 1935. Jusque là, les Tziganes ne préoccupaient pas Hitler. Ces initiatives locales signalaient une hostilité profonde de toute la société à l’égard des Tsiganes. Le décret du 14 décembre 1937 rendait en outre possible « à titre préventif » l’internement des Tsiganes dans les camps de concentration, tels que Dachau et Buchenwald. Ils portaient soit le triangle brun des Tsiganes soit le triangle noir des « asociaux ».

Cette hésitation dans la stigmatisation montre que les Tsiganes occupaient une place différente de celle des juifs dans l’idéologie raciste des nazis : à la fois une « race aryenne » et une population "asociale", marginale, socialement dominée en raison de leur genre de vie supposé. Comment résoudre cette contradiction ? Après les lois de Nuremberg, les nazis cherchèrent à définir toutes les catégories exclues de la communauté allemande. Le ministère de l'intérieur créa en 1936 "l'Institut pour l'hygiène raciale et la biologie de la population" dirigé par l’« anthropologue » nazi Robert Ritter. Ce dernier distingua les « Tsiganes racialement purs » (les Sinti et les Lalleri), considérés comme des indo-européens (aryens) puisqu’ils étaient venus de l’Inde à la fin du Moyen-Age, des « Tsiganes métissés » ou « demi-Tsiganes » (Zigeuner-Mischlinge) qui, eux, menaçaient la pureté de la race allemande. Cet exemplaire de la "race aryenne" aurait alors été "abâtardi" par le métissage qui expliquait leur dégénérescence et leur genre de vie asocial. Bien entendu ces distinctions racistes délirantes ne présentent aucune valeur scientifique (ou, du moins, relevaient d'une "science" biologique nazie). Ritter s'attacha donc à l'identification des Tziganes du Reich ainsi qu'à leur généalogie pour distinguer les "Tziganes purs" des "Tziganes métissés". En réalité, Ritter doutait de l'aryanité des Tziganes alors que Himmler était persuadé de leur aryanité. La conception raciale des nazis concernant les Tsiganes, était hésitante et se situait à l’inverse de celle qui concernait les juifs : alors que les juifs « métissés » furent parfois exemptés de la déportation et de l'extermination, car considérés comme moins dangereux et mieux intégrés à la société allemande, les Tsiganes « métissés » étaient considérés comme les plus dangereux pour la pureté de la race allemande et devaient être déportés en priorité. Dans un cas le métissage était considéré comme un avantage, dans l’autre cas comme un inconvénient.

Les arrestations des Tsiganes étaient opérées par la Kripo (la police criminelle) sous l’autorité d’Arthur Nebe, l’un des bras droits de Himmler.

3.2. Vers l’extermination des Tsiganes européens

3.3. Un génocide toujours méconnu



Conclusion

Le contenu de ce post est évidemment terrifiant. De nombreux collègues enseignant dans le premier degré refusent d'enseigner ce sujet au motif qu'il risque de traumatiser les élèves. Cependant, ce chapitre figure au programme d'histoire du cycle 3 et, à ce titre, il doit être enseigné. D'autre part, des élèves âgés de 10 ans doivent être informés de ces tragédies pour comprendre que nous ne vivons pas dans un monde idéal.

On pourrait également indiquer qu'il est nécessaire d'assurer cet enseignement pour que la connaissance des génocides passés puisse éviter la commission de génocides futurs, selon une logique de "devoir de mémoire" et de "plus jamais ça". Or, nous savons hélas que la connaissance des génocides n'a pas permis d'éviter le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, ou celui des Rohingyas en Birmanie plus récemment. Certaines personnes considèrent également qu'il faut aborder ce sujet de manière rationnelle et dépassionnée, notamment en montrant la longue chronologie de la persécution des Arméniens, des juifs (depuis le Moyen Age) et des Tziganes afin de conduire les élèves à réfléchir au rôle des institutions dans ces persécutions. Le risque est que les élèves, même bien intentionnés, prononcent cette phrase terrible : "Il doit bien y avoir une raison pour que tout le monde leur en veuille, depuis si longtemps". En outre, je pense, et la tonalité de ce post l'a peut-être montré, que c'est l'émotion, appuyée sur des faits objectifs et étayés, qui permet d'entrer dans un début de compréhension (très partielle) de ce que peuvent signifier, concrètement et en dernier recours, les discriminations, la haine d'autrui, le racisme et le nationalisme. C'est l'émotion qui nous fait nous placer du côté des victimes pour combattre les partisans des bourreaux, toujours plus nombreux.

Pour se remonter le moral, une bonne solution est de regarder Inglorious batards, le réjouissant film de Quentin Tarantino où Brad Pitt et Mélanie Laurent massacrent les nazis.




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